De nouvelles pièces d’origine viennent compléter la restauration. Cela avait déjà été le cas avec le centre de volant, l’écusson de poignée de capot avant, les cerclages de phare ou encore les poignées de portes, etc …
A force de recherches et de patience, un jeu de monogrammes a finalement été trouvé. Le »1600 » vient de Californie, quant aux deux »Porsche » ils n’ont eu que la Manche à traverser. Le jeu est en bon état, patiné mais sans plus, c’est bien toute la difficulté de trouver un jeu cohérent à ce niveau là.
Cette taille de monogramme »Porsche » a été montée uniquement sur les 356 A jusqu’en 1959, l’année d’après sur les modèles BT5 ils sont plus grands. N’ayant pas fait attention à ce détail au départ, j’ai en stock un monogramme d’origine de BT5. Il ne me reste plus qu’à trouver une BT5 …
Les pièces d’origine sont frappées à l’arrière du symbole ® »Marque déposée ».
Une patine, une histoire …
Un »1600 » repro brillant de mille feux à coté d’un origine patiné par le temps ! Les différences mises en part cette brillance sont minimes mais bien visibles si l’on y apporte un peu d’attention. L’origine est plus fin en épaisseur, la barrette de liaison en partie basse est plus étroite et les points sont également plus petits. C’est aussi valable pour les autres monogrammes.
Après avoir eu bien du mal à fixer les monogrammes de refabrication il y a déjà 3 ans, il a été tout aussi difficile de les enlever, l’espace étant très réduit entre la carrosserie et les tôles d’entourage moteur. D’origine il n’y a pas de clips, ce sont des barrettes soudées sous la tôle qui font office de clips et qui maintiennent les monogrammes. Il suffisait d’origine d’enfoncer les monogrammes et c’était fixé mais avec le temps et les démontages successifs, ces barrettes soudées à l’intérieur de la carrosserie sont devenues inutilisables et les clips rajoutés sont la seule solution pour les fixer.
Copie du manuel d’atelier sur le montage d’origine ou l’on voit bien cette tôle qui est soudée par points à l’arrière de la carrosserie. A ma connaissance, cette tôle n’existe pas pour le moment en refabrication, d’un autre côté il serait un peu tard pour la souder !
Montage en cours, il reste encore à remettre les clips …
Après les monogrammes, l’écusson de poignée de capot mais aussi celui du centre de volant, il restait encore à trouver un badge REUTTER d’origine fixé sur le bas de l’aile avant coté passager. REUTTER étant le sous-traitant de Porsche à cette époque qui fabriquait les carrosseries, (voir cette ancienne NOTE). Il existe 2 modèles pour ces années là, dont un modèle pour l’export comme il était monté sur cette 356 vendue aux USA en 1959 dans le Massachusetts à un capitaine de l’US AIR FORCE !
Sur le livre »Neil’s book », une photo d’un badge d’origine.
Plusieurs posts trouvés sur le registry à propos de ce badge et des différences en fonction des années. Sur deux d’entre eux, ICI et ICI, on y apprends par exemple que le dessin du cavalier évolue. il est plus détaillé sur les badges montés sur les T1.
A gauche l’original, à droite une refabrication. La police de caractère n’est pas la même, sur la repro, les lettres sont nettement plus fines.
Le badge d’origine a un galbe plus prononcé que la repro, cette dernière étant plus plate. D’autres différences comme l’arrière de l’écusson qui est doré, sur la repro il est couleur alu, etc …
A savoir qu’il existe depuis quelques années en Allemagne de belles refabrications à cette adresse.
Le badge d’origine en place
Il y a des pièces que l’on ne cherche pas forcément car très difficiles à trouver mais le hasard des rencontres faisant que j’ai pu acquérir ce jeu complet de boutons d’origine provenant d’un coupé AT2.
Le chrome des poignées ne sera pas refait pour conserver cette authenticité, qui est bien souvent mise à mal dans une restauration complète …
Il serait possible d’enlever la patine (je l’ai déjà fait il y a quelques années sur d’autres boutons, il suffit de les tremper dans du diluant à peinture environ 10 min., séchage, ponçage et polissage), mais au final on se rapproche vite de l’apparence du neuf et donc de la repro ! Un comble en quelque sorte pour une pièce d’origine vieille de 60 ans que de ressembler à une copie d’aujourd’hui et ne plus savoir d’ailleurs le vrai du faux.
Le jeu sera laissé en l’état, le pommeau a une patine incroyable ! D’origine il n’y a pas d’insert métallique.
Concernant les feux arrières trouvés NOS en boite (ICI et ICI), les cerclages chromés étaient vierges d’inscription contrairement aux modèles d’usine qui sont marqués SWF 3260.
Plusieurs modèles glanés au fil des années … 2, 3 parfois 4 jeux ou exemplaires de pièces sont parfois nécessaires avant de trouver la bonne pièce !
La paire de cerclage chromé qui sera finalement montée sur l’auto est d’occasion mais en très bon état.
La référence »SWF K 3260 » est profonde. Ce qui n’est pas le cas de tous les modèles. Ceux qui sont rechromés ont souvent pour ne pas dire toujours le marquage en partie effacé après polissage.
L’inscription est d’ailleurs bien visible sur la partie arrière.
Concernant le rétroviseur extérieur, il existe plusieurs repros, celle que j’avais commandée il y a 2/3 ans est relativement proche de ce qui se faisait à l’origine. Cela reste malgré tout une pièce neuve, qui à côté des autres pièces d’origine ne »matchent » plus vraiment .
Un original est difficile trouver, des repros patinées sont vendues pour des originaux, méfiance … Un premier rétroviseur d’origine a été acheté un peu par hasard pour une somme très modique à la bourse de pièces à Heissich Olderndoff en Allemagne l’année dernière.
On reconnait un rétroviseur d’origine à différents petits détails, à commencer par le marquage ou les extrémités des branches des étoiles sont plus fines que sur les repros, plus pointues.
Toujours sur une rétroviseur d’origine, le plastique qui entoure le verre est interrompue contrairement aux repros.
Un petit trou, comme un trou de souris, est présent de l’autre côté.
L’articulation à l’arrière est en bronze avec une ressort de rappel, ce qui n’est pas le cas là des repros.
Sur les repros, l’articulation est chromée avec une bague conique en plastique, sans ressort de rappel. Cette bague n’est pas présente sur toute les repros.
Et pour finir le jeu des 7 différences, une référence »1336 » et un logo sont présent à l’intérieur du pied de fixation. Il existait plusieurs fournisseurs à l’époque pour ces rétroviseurs suivant les modèles. C’était le cas de Talbot, Ponto Stabil ou encore d’après ce post : W. Mall K.G à Markgroningen en Allemagne (cette dernière information reste à vérifier). Le mystère du logo en rapport avec cette marque reste entier pour le moment …
Un autre rétroviseur d’origine a été récupéré en début d’année. Cette embase sera finalement montée avec le miroir de l’autre.
On retrouve les mêmes caractéristiques : une articulation en bronze, le plastique autour du miroir interrompu, le petit trou de souris à l’opposé et la référence et le logo à à l’intérieur de l’embase.
La référence et le logo en question en gros plan. Je serai curieux d’en apprendre un peu plus sur cette marque, aujourd’hui disparue …
Une sangle de roue de secours d’origine, une pièce là encore difficile à trouver qui a bien souvent disparue avec le temps.
Comparaison avec une repro actuelle sur la longueur, l’origine est un plus longue.
La boucle vue de face, cela y ressemble plus ou moins …
De l’autre côté.
L’extrémité est différente. Les sangles d’origine se terminent en pointe.
Je continue avec les crochets de porte manteaux qui ont bien souvent été remplacées par des repros comme beaucoup de pièces d’ailleurs. Il suffit de détailler les autos restaurées comme on trouve aujourd’hui en nombre sur les salons pour se rendre compte que rares sont celles qui ont encore leurs pièces d’origine. Les pièces de repro vont bon train, certains ateliers de restauration doivent avoir de jolis stocks de pièces d’origine …
Les originaux ont un renfort métallique à l’intérieur.
Les repros sont loin d’être conformes que ce soit au niveau de la forme mais aussi sur la matière elle même qui est en plastique dur alors que ceux d’origine sont en caoutchouc dur, raison pour laquelle ils ont un renfort métallique à l’intérieur.
Vue de profil, cela y ressemble … de loin ! En gros plan comme sur cette photo, la pièce d’époque semble faire mauvaise mine à côté de la repro mais en réalité et une fois montée, c’est tout le contraire !
On termine par les éclairages intérieurs de marque HELLA. Une seule pièce d’origine pour le moment a été trouvée.
On reconnait les origines montées sur les 356 aux deux petits câbles soudés avec des cosses rondes.
Ces éclairages intérieurs HELLA étaient également montés sur les VW karmann Ghia 58/59 mais aussi sur les T34. Sur les VW, ils n’étaient pas équipés de fils soudées comme pour les 356. A croire que Porsche ne voulait pas utiliser de cosses plates à cette époque puisqu’ils sont allés jusqu’à soudés des fils à cosses rondes sur les cosses plates !
Les refabrications actuelles sont proches des origines pour une fois; sauf sur un point de détail qui a son importance.
Contrairement aux originaux, il n’y a pas de mise à la masse sur les repros. Il faut donc tirer un cable de masse complémentaire si l’on veut les faire fonctionner correctement.
Sur les originaux d’époque, c’est cette petite languette qui assure la masse sur la carrosserie. Sur les refabrications, une cosse plate remplace cette languette.
Il reste encore quelques pièces à remplacer mais les dernières sont les plus difficiles à trouver, on verra avec le temps …
Excellent cours, par un très bon prof….
Très intéressant ces détails. Deja vu des éclairages avec le bouton à droite ou à gauche,(comme sur les cabriolets, bien évidemment avec l’inscription Hella dans le bon sens de lecture pas juste une rotation de 180°)
Existe t’il d’autres versions avec un serrage des câbles par vis?
J’espère lire prochainement un nouveau tag sur les enjoliveurs 1600S en option… Là c’est un véritable casse tête, formes, poids et surtout les différents badges du centre.
Très bien cette tendance patina originale rien à voir avec les repros ( ex les joints pour le tube avant de pare chocs US en option complètement craqués en moins d’un an!!)
Merci
Un partage d’expérience tout au plus et encore à pendre avec des pincettes, je peux me tromper …
Pour les éclairages intérieurs, pour les 356A du moins, de ce que je sais il n’y a pas d’autre modèle que ces éclairages à cosses rondes. Il est tout à fait possible par contre que quelques années après , Porsche commercialisait en pièces de rechange des modèles à vis ou à cosses de marque Hella. Les pièces d’usine et les pièces d’époque ne sont pas toujours les mêmes, c’est encore le cas aujourd’hui dans bien des marques …
Concernant les enjoliveurs de 1600S en option, je n’ai pas encore réussi à mettre la main sur un jeu d’origine. Ni même un jeu d’enjoliveurs classiques, ça fait partie des pièces vraiment difficiles à trouver. Pour compliquer la tache au niveau des recherches , ces pièces sont frappées du mois et de l’année de fabrication comme beaucoup de pièces d’ailleurs, les carburateurs, sonde température, de pression, etc …ou encore toutes les pièces SWF qui sont marquées d’un code correspondant à un mois et une année. C’est pareil pour Hella.
Pour les joints, même neufs on voit déjà qu’il y a plusieurs qualités. Je ne suis pas étonné que certains vieillissent mal. Espérons que cela ne soit pas trop le cas pour ceux de chez IM.